Championnat du Canigó 2019
Duel au sommet !!
Quelle édition !!
34km, 2200m de dénivelée +/- et seulement 2 secondes ont départagé les 2 premiers ; Romain Maillard et Egeni Gil nous ont offert un mano a mano époustouflant sous une chaleur de plomb.
Frustré de n’avoir pu passer au sommet en 2017 à cause d'une météo épouvantable, Romain était revenu avec un goût de revanche et les conditions semblaient idéales pour ce coureur de l’Equipe de France de Trail, malgré un plateau très relevé ; c’était sans compter sur un invité de dernière minute, Egeni Gil, vice-champion d’Espagne de course de montagne.
Après être passés ensemble à Marialles, Egeni franchira le sommet du Canigó avec 2 minutes d’avance avant de se faire rattraper dans la descente (il y a 2 Canigó : la difficile montée et la descente, tout aussi redoutable) puis de se faire distancer de près de 40 secondes.
La course semblait pliée aux Citernes mais Egeni a signé un final incroyable remontant irrésistiblement dans les derniers kilomètres pour finir à seulement 2 secondes à l’arrivée… si près… si loin… Egeni, tu nous dois une revanche et ton regard à l’arrivée en disait long à ce sujet. Dans la même minute, en 3h07’, ils établissent tous deux un temps de très haut niveau malgré une chaleur accablante, au passage Romain pulvérisait le record M1 de plus de 5 minutes.
Et pourtant les suivants sont loin d’avoir démérité : Antoine Lay, décidément une valeur très sure, montera une fois encore sur le podium, suivi de Nicolas Vialade et Jérôme Géa tous deux auteurs d’une course remarquable.
Côté Féminines, les forfaits sur blessure de Laia Andreu-Trias (6 fois vainqueur ici) et Mélanie Kotarba-Pézin (vainqueur en 2018), semblait ouvrir un boulevard à Anna Comet, déjà vainqueur du Canigó en 2013 ; elle aura maîtrisé la course de bout en bout et mis un point d’honneur à battre son propre record d’une minute, dans un temps, 3h51’42’’ (19e au scratch) qui lui aurait offert la victoire l’an passé (on n’ose imaginer ce qu’aurait donné la course avec ces 3 superchampionnes au départ !).
Mais cette domination ne laissait pourtant pas la place à une quelconque défaillance parce que, derrière, Laurence Santanac n’a rien lâché, tutoyant le record V1 d’une minute et s’installant parmi les 6 concurrentes à avoir bouclé ce parcours en moins de 4h00.
La surprenante Valérie Cayrol-Flament complète ce très beau podium suivie de l’incroyable Françoise Gineste (tenante du record V2) qui termine en 4h40, laissant plus de 600 bonshommes derrière elle.
Saluons enfin le premier (et peut-être éphémère, au fil du changement automnal des tranches d'âge par catégories...) record M4 établi par Jeanine Foures, pas une surprise de ce côté-là, elle nous a habitués par le passé à faire de même dans les catégories inférieures.
Avec une charge de 8kg sur le dos…
... qui en pèse 10 fois plus à l’arrivée !
Ils étaient 23 à tenter l’aventure sur cette option à handicap, tradition héritée de l’édition 1905.
Vincent Valette, vainqueur l’an passé, était venu pour battre le record de Jérôme Molas (4h10), ce sera pour une prochaine fois.
Tout ne s’est pas passé comme prévu et il a dû livrer une dure bataille, digne de celle de la course Classique, face à un superbe Laurent Sol des Semelles de Plomb : ensemble à Marialles, Laurent passera avec près de 3 minutes au sommet avant d’être rattrapé peu avant Balatg ; ensuite Vincent accentuera son avance pour franchir la ligne en premier. Gilles Ducès complète le podium de cette catégorie particulièrement éprouvante.
Que dire de Marianne Sagot ? La seule féminine à avoir osé s’aligner sur cette catégorie exigeante a terminé en 5h56 dans un état de fraîcheur stupéfiant : que dire à part… admiration Marianne et respect absolu !
Bravo aux 19 classés, vous êtes les gardiennes et gardiens de la tradition de 1905 et vos performances, quelles qu'elles soient, avec 8kg sur le dos et par cette chaleur, relèvent de l'exploit.
Les Mattes rouges s’installent petit à petit dans ce week-end de fête de la course en montagne.
Inscrit la veille sur ce parcours très sélectif, beaucoup plus qu’il ne le laisse supposer, Jonathan JULES aura fait une course à sa main, la dominant de bout en bout pour finir en moins de 2h00 sur cette distance dont le record appartient à … Romain Maillard.
Superbe podium là aussi, Damien Neveu raflant la deuxième place devant Gregory Tutois suivi à quelques secondes par Alan Hernandez du RAC, auteur d’une très belle course, à qui il aura peut-être manqué quelques réserves dans la descente.
Valérie Raynal, insuffisamment préparée, avait basculé de la Classique sur les Mattes rouges ; bien lui en a pris puisqu’elle a remporté avec brio cette distance (10e au général, excusez du peu !) devant une surprenante Coline Peron et Cathy Doré des Semelles de Plomb (1ère M1).
Très belle prestation d’ensemble sur ce semi de montagne difficile, apparemment très prisé des Féminines qui représentaient près de 30% des inscrits.
Comment ne pas terminer par l’ami Pierrot, seul Master 5 inscrit cette année : à un âge que d’aucuns qualifieraient de respectable, ce fondu de vélo a décidé de raccrocher les 2 roues pour se lancer sur ses 2 pattes le long des sentiers mal aisés des courses natures : le jeune coureur de près de 80 balais ne pouvait que progresser et il le fit, si bien qu’il a bouclé cette année son 3e Canigó dans un temps à peine croyable de 8h52.
C’est 52 minutes au-delà de la limite nous direz-vous, mais le bougre est hors catégorie d’autant que son temps ne reflète pas la réalité de sa course. Il faut préciser que, sur la descente, il a rattrapé une jeune participante qui venait de prendre ce qu’il est coutume d’appeler ici une somptueuse gamelle. Qu’à cela ne tienne, ce chevalier au cœur grand comme ça ! décida dans un premier temps de l’accompagner avec précaution jusqu’au prochain poste de secours avant d’aller les quérir lui-même afin qu’elle puisse recevoir au plus vite les soins nécessaires.
Sans cette noble attitude qui lui était toute naturelle, il aurait peut-être bouclé le circuit dans les temps…
Nous l’avons rencontré 2 heures plus tard à la terrasse de Christophe, frais comme un gardon… il venait tout de même de boucler le Canigó à 84 ans !
Insatiable, il a remis ça 4 jours plus tard sur les 17km de la Panoramique qu’il a bouclé en 2h28’ !
Chapeau Pierrot !!
Edition 2019...
A toutes et à tous nous disons bravo pour cette superbe édition qui s’est déroulée sous une chaleur étouffante, les temps moyens, supérieurs de plus de 10 minutes à ceux de 2018 (alors qu'on assistait ces dernières années à une légère diminution) en témoignent tout autant que les 73 abandons pendant la course : beaucoup ne se sont peut-être pas hydratés autant que ces conditions l’imposaient.
En espérant qu’au-delà de la souffrance vous aurez trouvé le plaisir sur les sentiers de cette course centenaire, nous vous donnons rendez-vous en 2020 pour le 115e anniversaire ; quelques modifications, sur les inscriptions notamment, sont à l’étude, nous vous en dirons plus dès qu’elles seront décidées, probablement courant octobre.